« J´ai appris qu´il était mort depuis des années. C´était en mai 90 (...). Je n´avais jamais pensé à sa mort. On m´a dit aussi qu´il était enterré à Sadec, que la maison bleue était toujours là, habitée par sa famille et des enfants. Qu´il avait été aimé à Sadec pour sa bonté, sa simplicité et qu´aussi il était devenu très religieux à la fin de sa vie.
J´ai abandonné le travail que j´étais en train de faire. J´ai écrit l´histoire de l´amant de la Chine du Nord et de l´enfant : elle n´était pas encore là dans L´Amant, le temps manquait autour d´eux. J´ai écrit ce livre dans le bonheur fou de l´écrire. Je suis restée un an dans ce roman, enfermée dans cette année-là de l´amour entre le Chinois et l´enfant.
Je ne suis pas allée au-delà du départ du paquebot de ligne, c´est-à-dire le départ de l´enfant. »
Marguerite Duras.